38°5 Quai des Orfèvres, l’interview du réalisateur Benjamin Lehrer

JPL : Bonjour Benjamin, merci d’avoir accepté cette interview. Pour les personnes qui ne vous connaissent pas encore, pouvez-vous vous présenter ?

BL : Bonjour. Je suis Benjamin Lehrer, scénariste et réalisateur de la comédie policière 38°5 Quai des Orfèvres. Il s’agit de mon premier film au cinéma. Avant cela, j’ai fait plusieurs courts-métrages (L’autre versant, Cendrillon du pied gauche, etc) et participé à de nombreux programmes de télévision en tant que réalisateur ou scénariste (Les Bonus de Guillaume, Mica & Benj, Conversations secrètes sur Canal+, Parents Mode d’emploi, Secrets d’Histoire sur France Télévision, etc).

JPL : Je connais les réalisations des évocations de Secrets d’histoire, quelle en a été l’origine ?

BL : En fait, les évocations existaient déjà avant que je ne rejoigne Secrets d’Histoire. J’ai eu la chance d’avoir la confiance de Jean-Louis Rémilleux (producteur de Secrets d’Histoire) pour la mise en scène et la réalisation de celles-ci pendant plusieurs années, mais toujours avec le souci et une exigence de qualité et d’une élégance à retrouver à l’image. Ça a été une expérience formidable pour moi de passer d’une époque à une autre avec toujours des personnages plus charismatiques les uns que les autres.

JPL : Pourquoi êtes-vous passé au long métrage ?

BL : C’est un peu la suite logique de tout ce que j’ai fait avant. J’ai toujours souhaité raconter des histoires sur des formats longs (long-métrage ou série).  Ce film m’en a donné l’opportunité. Après, lorsque nous nous sommes interrogés avec mes producteurs (Chabraque Productions & Carré Long Productions), à l’origine du projet, sur l’endroit idéal pour cette histoire; le cinéma semblait l’idéal pour une comédie comme celle là.

JPL : Pourquoi avoir choisi le genre comédie et ce film 38°5 quai des orfèvres ?

J’ai toujours aimé la comédie et plus particulièrement pour la dérision et les univers ou personnages décalés. Après, j’ai eu la chance de débuter mon métier à travers de nombreux programmes de comédie. C’est donc un espace dans lequel je me sens bien. Mais par ailleurs, je suis absolument fan de polar. Réunir les deux me semblait donc évident et m’enthousiasmait vraiment. Parfois la parodie s’attache surtout au détournement de référence cinématographiques et vire à l’enchainement de sketchs. 38°5 quai des Orfèvres compte de nombreuses références et parodies au cinéma ou à l’époque actuelle, mais il y a une véritable intrigue en plus des personnages et des situations décalées. J’y tenais.

JPL : Quel est le sujet du film ?

BL : Un tueur en série, surnommé Le Vers Solitaire pour les alexandrins laissés sur les scènes de crime, sème la terreur. Sous les ordres du commissaire Keller (Didier Bourdon), Clarisse Sterling (Caroline Anglade), une bleue de la brigade criminelle, ne pourra compter que sur son instinct, 200g de chouquettes et les vertus d’un ananas bien placé pour résoudre cette enquête et sauver sa peau.

JPL : Je sais qu’il y a eu des discussions par rapport au titre du film, pouvez-vous nous en dire plus ?

BL : À un moment, il a été question que le film s’intitule 37°2 Quai des Orfèvres, mais il n’y avait aucune référence au film 37°2, ni aucun rapport. Nous sommes donc partis sur 38°5 qui est la température à partir de laquelle on peut consulter un médecin lorsqu’un enfant est malade. C’est plus à propos. Vous le verrez. 🙂

JPL : Quels ont été les critères pour choisir les acteurs ?

BL : Evidemment, il fallait des comédiens avec un sens de la comédie et du rythme qui adhère à la folie de cet univers déjanté. J’ai eu la chance de faire véritables rencontres avec des comédiens formidables. Didier Bourdon et Caroline Anglade ont été incroyable dans leur engagement dans le film et leurs personnages. Mais, j’avoue que ça a été une immense joie pour moi de voir chaque comédien (Yann Papin, Pascal Demolon, Artus, Frederique Bel, Vincent Deniard, Carine Ribert, Thierry Desroses, Jérôme Anger, Philippe Du Janerand… J’ai envie de les citer tous, mais je m’arrête là:) s’emparer de son personnage avec autant d’envie et d’efficacité.

JPL : Comment s’est passée la réalisation de ce film ?

BL : Ça a été un véritable marathon. Nous avions un petit budget et de grandes ambitions. J’ai pu compter sur une incroyable équipe technique et des supers producteurs pour réussir cette aventure.

JPL : Avez-vous rencontré des difficultés lors de ce tournage ?

BL : Mis à part une incursion de la neige sur le tournage en avril et des choix cornéliens en montage, je crois que ça s’est bien passé.

JPL : Pouvez-vous nous citer quelques anecdotes, s’agissant d’une comédie, je suppose qu’il y a eu de nombreux fous rires…

BL : Il y en a eu en effet un bon paquet. Ils allaient souvent de pair avec la fatigue. Vu notre rythme de tournage, c’était souvent lié. Mais pour ne pas perdre la concentration nécessaire à chaque scène, il ne fallait pas trop s’y appesantir et repartir vite. Tout ce que je peux vous dire, c’est que Yann Papin (qui interprète Bénard) a toujours été dans les bons coups. On en a même gardé certains dans le film. 🙂

JPL : Combien de temps cela a pris dans l’ensemble ?

BL : Un peu plus d’un an pour l’écriture, une année entre la mise en production, le tournage et la fin de la post-production. Entre les deux, il y a eu entre deux et trois ans de recherches de financement, mais le COVID était de la partie à ce moment là aussi.

JPL : Qu’est-ce que cela fait d’être sélectionné pour le festival de la comédie de L’Alpe d’Huez ?

BL : Le festival de l’Alpe d’Huez, c’est le rêve pour une comédie. Alors, faire parti de la sélection officielle et en compétition, cest un immense honneur et une très grande joie.

JPL : Allez-vous participer au festival et à des émissions, des promotions à cette occasion ?

BL : Probablement.

JPL : Quels sont vos prochains projets ?

BL : Après l’univers du 36, je ferai bien celui des gangsters. Et puis, j’ai d’autres projets écrits et/ou en cours d’écriture pour la plupart en comédie.

JPL : Merci encore Benjamin de m’avoir accordé cette interview, on vous souhaite un bon festival et un grand succès pour votre premier film.