Doublure de comédien

J’avais déjà eu une expérience de doublure dans la série En Place en 2023, je doublais Alain Chabat dans un plan à l’Elysée. L’acteur était très sympathique, le lieu de tournage prestigieux mais je n’avais pas doublé ce jour-là, un peu frustrant quand même. Alors quand fin septembre je réponds à un casting pour la doublure d’André Dussolier, c’est sans grande conviction. Première surprise dès le lendemain on me contacte pour savoir si je suis disponible fin octobre et si je peux envoyer au plus vite des photos pour me présenter au producteur. Je me rendais à une répétition et c’est sur le parking d’un supermarché que je fais discrètement mes photos. J’attends quelques jours avant de relancer Laetitia, la chargée de casting, car j’ai bloqué des dates et cela m’empêche de répondre à d’autres propositions. Laetitia explique que c’est lié à la météo, aux intempéries dans le sud, qu’on ne peut pas décider maintenant mais que c’est bien moi qui serai LA doublure d’André Dussollier. Patience donc car c’est un super plan : non seulement c’est une belle doublure mais je serai passager d’une voiture conduite par une cascadeuse sur les routes sinueuses des Alpilles !

Les dates sont confirmées, ou presque, ce sera le 30 octobre et peut-être le 31, on verra sur place. Le lieu de rendez-vous est envoyé sous forme de coordonnées GPS, c’est un carrefour au milieu des oliviers en pleine campagne où je retrouve d’autres doublures. Finalement tout le monde va au golf de Servanes sur la commune de Mouriès. Alice, Julie, Romain, Thomas et moi, nous sommes les 5 doublures des acteurs de cette séquence du film. Alice la cascadeuse conduira et sera la doublure de Miou-Miou, Romain sera Arnaud Ducret, Julie sera Pauline Clément, Thomas sera Thomas Soliveres et moi André Dussolier. Nous enfilons nos costumes et on nous emmène sur la zone de tournage.

Plusieurs plans sont filmés à la caméra au sol et au drone, Alice enchaine freinages, dérapages, embardées, avec la vaillante 4L, à la place du mort je suis comme un enfant, ravi d’être secoué d’avant en arrière, de droite à gauche au gré des virages et des freinages. Les scènes sont jouées plusieurs fois pour atteindre l’exigence du réalisateur. Deux scènes principales sont filmées, un freinage roues bloquées à l’aplomb de la caméra et un dérapage dans une série de virages. Deux sangliers sont invités sur le tournage sur la surveillance de deux dresseuses d’animaux sauvages pour tournages et un 38 tonnes façon Mack américain qui est sensé écraser deux cyclistes amis de la famille.

Une journée bien remplie, animée et passionnante avec des camarades de jeux sympas et une équipe de réalisation professionnelle et bienveillante et la belle surprise du soir : convocation le lendemain pour une autre scène de doublage. Ma convocation étant à 17h cela me laisse le temps d’aller voir la mer et visiter les Baux de Provence et profiter de la vie. L’avantage d’être doublure et en petite équipe est que l’on est proche des équipes de tournage et des comédiens; nous avons déjeuné avec le réalisateur et son assistante, les auteurs de la pièce Chers Parents et parlé avec les comédiens en particulier Arnaud Ducret et André Dussollier avec qui j’ai échangé quelques mots. Ces connaissances et contacts pourront sans doute porter leurs fruits dans le futur. Dans l’immédiat, nous les 5 doublures, avons décidé de rester en contact en constituant un groupe whatsapp et faire d’autres tournages ensemble.

Quand Vient L’Automne

C’est l’automne, une triste saison ? Pas forcément. Cet automne est placé sous le signe d’une activité intense après un été déjà très dense. Pour faire tout de suite le lien avec le titre, je vais vous parler du film de François Ozon. Dans ce film tourné en octobre 2023, déjà sous une pluie copieuse à tel point que mon cabriolet Golf prenait l’eau, j’avais eu le plaisir de participer à trois jours de tournage dans ma région de Bourgogne, plus précisément à Donzy tout près de Cosne-sur-Loire. A l’origine je suis convoqué pour une après midi dans un café, les averses retardant les prises, on m’amène sur le plateau en extérieur en fin de journée et finalement je retourne au camp de base sans avoir rien fait. L’équipe de casting, consciente de mon désarroi, me propose une nouvelle journée le lundi suivant veille de Toussaint; il pleut toujours… Cette fois je tourne, je participe à une sortie de messe, une scène vers la mairie et une autre proche de la maison de Michelle (Hélène Vincent). A la fin de cette journée bien remplie on me demande si je peux venir le lendemain pour faire des passages avec ma voiture ( mon cabriolet Golf qui prend l’eau ). C’est une proposition qui ne se refuse pas même si c’est la Toussaint. Pour la production on joue le printemps, mais il pleut aussi au printemps. Bilan du tournage : 3 jours de figuration dont un jour d’attente et un jour de Toussaint en voiture, au final pas une seconde à l’écran. C’est dommage mais c’est comme ça, le film est très bien et les critiques sont bonnes.

Les projets réalisés l’année passée sortent maintenant sur les écrans comme Quand Vient L’automne dont je vient de parler mais aussi Notre Histoire de France avec Tomer Sisley le 8 octobre sur France2, puis Le Daron avec Didier Bourdon le 21 octobre, The Killer le 10 novembre… Toute ces sorties j’en parlerai plus en détail sur mon compte Facebook photos à l’appui.

Pour revenir au sujet de l’automne 2024, il pleut toujours et les projets aussi : tournage la semaine dernière pour la première fois en Suisse de Log-Out, cette semaine de Paris Police 1910 et de La petite cuisine de Medhi, puis de Chien51, de French Lover, Alpha, La dernière erreur et peut-être d’autres surprises.

Ma journée au Louvre

Comme prévu je suis convoqué pour le journée de tournage de l’Art du Crime le 7 mai à 13h devant le musée du Louvre. Je serai figurant visiteur du musée.

Nous recevons la veille la feuille de service et je découvre que nous allons tourner un épisode sur Raphael donc au milieu de ses œuvres sacrées du XVI ème siècle et que Madame Chassagne sera parmi nous. C’est mardi, jour de fermeture, le musée est à nous et la production Gaumont a préparé un badge pour la trentaine de figurants de la journée.

C’est le grand privilège réservé aux acteurs et figurants : se promener dans des lieux extraordinaires tout en travaillant. Rien que pour cela, cela vaut la peine de tenter l’expérience. Je n’avais jamais tourné au Louvre, et ne l’avait pas souvent visité car toujours bondé, peintures inaccessibles, bruit, etc… En cette période il faut réserver sa visite plusieurs semaines à l’avance. Aujourd’hui, il est pour nous seuls, dans la galerie Raphaël en face de la Joconde ! Je vous laisse imaginer toutes les photos de tableaux que nous avons pu faire, en plus le Delacroix venait d’être réinstallé après restauration, notre liberté ayant retrouvé toutes ses couleurs.

Le travail de la journée est de réaliser une scène où parmi les visiteurs un intrus s’est glissé pour préparer un mauvais coup. Les déplacements sont précis et chorégraphiés comme un ballet et on me confie le soin d’être chef de file, les autres figurants se réglant sur mon déplacement. Maintenant je sais qu’il faut mémoriser ses positions exactes, ses mouvements et autres mimiques sur chaque scène et chaque plan.

Déjà comblé par tout ce début journée, à la pause déjeuner je croise Eléonore Bernheim, alias Florence Chassagne, avec qui j’échange quelques mots. Au retour, je retrouve Benoit avec qui j’ai tourné plusieurs émissions de Secrets d’histoire, aujourd’hui il est technicien plateau, la semaine prochaine il sera Raphaël dans la série. Que de belles rencontres !

Encore une belle journée de tournage, de nouveaux amis, de nouveaux souvenirs.

L’art du Crime

Connaissez vous cette série qui parle de crimes liés au monde de l’art ?

Antoine Verlay joué par Nicolas Gobb, ancien policier de la brigade criminelle, et Florence Chassagne, interprété par Eléonore Bernheim, historienne de l’art, mènent conjointement des enquêtes au sein de l’Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC)3. Chaque enquête se déroule dans le milieu artistique. La clé de l’énigme réside dans une œuvre d’art. Depuis 2017 les saisons se suivent et depuis la cinquième je ne rate aucun épisode. Je trouve intelligent d’avoir de vraies informations artistiques présentées dans un divertissement agréable à suivre.

Alors pourquoi ne pas essayer de faire une figuration dans cette série ? Comment faire ? Attendre les propositions de casting avec à peu près une chance sur 100 d’être choisi ? C’est trop aléatoire. En 2022 j’essaye de forcer le destin en écrivant directement à la production… Rien, en 2023 je récidive avec un mail adressé à un contact récupéré sur les sites de casting… trop tard les tournages de la saison sont terminés. En 2024, lorsque j’apprends le début de la nouvelle saison, je récidive et là… Je reçois une réponse m’indiquant la personne en charge du casting ! Sans attendre je la contacte et je réponds à une annonce de casting. Une semaine plus tard on me propose une date de tournage. Je vais donc participer, au moins en figuration, à une de mes série préférées.

C’est donc possible avec un peu de patience, de recherche et de persévérance d’arriver à ce que l’on veut. Bon il faut aussi un peu de chance et d’expérience mais c’est possible. Tournage le 7 mai prochain !

Le Labopéra en route pour 2025

Après la réussite artistique du spectacle Carmen en 2023, le groupe en charge du projet souhaitait continuer le belle aventure. Par contre, comment continuer dans de meilleures conditions d’organisation ? La poignée de bénévoles avait réussi une fantastique Carmen mais au prix d’un stress que personne ne souhaitait subir de nouveau.

La décision est donc prise : créer une structure associative solide et durable, capable de porter un nouveau projet d’envergure avec des conditions de fonctionnement définies et efficaces.

Pour cette nouvelle structure il faut des candidats motivés, un appel aux choristes de Carmen est lancé et sans difficultés, de nombreux candidats se manifestent, soit pour faire partie du bureau, soit pour offrir un peu de temps à l’occasion. Pour ma part j’ai proposé de faire partie de la commission « partenariat » ayant un peu de réseau dans les entreprises de la Bourgogne du Sud.

C’est donc parti et bien parti pour créer un nouveau spectacle en 2025, les premières réunions se tiennent et les tâches se répartissent. Les dates, le lieu et l’œuvre sont déjà choisis : ce sera La Belle Hélène au Zénith de Dijon les 17 et 18 mai 2025. La billetterie sera ouverte dès le mois de mai.

Les Musicales du Cadre Noir 2023, côté chœur

Courant juin, comme vous savez, j’envoyais plein d’espoir mes essais à la responsable du recrutement du chœur éphémère des Musicales du Cadre Noir 2023. En pleine répétition de Carmen avec le LABOPERA, j’envoie quelques airs dont « sur la place » , »la cloche a sonné « , »écoute »… Quelques semaines plus tard je reçois le mail d’engagement avec un calendrier prévisionnel et les premières partitions. Le travail individuel peut commencer, les jours pluvieux des vacances d’août seront mis à profit pour l’apprentissage.

Grâce à une organisation remarquable de Marie-Cécile, les premiers contacts sont facilités par un groupe WhatsApp. La première répétition à lieu fin septembre, le jour d’un tournage à l’Elysée. Cela optimise le transport mais fait une journée de 24h non stop.

C’est toujours étrange de débarquer dans un nouveau chœur, loin de ses bases, on se sent un peu perdu mais la musique à vite fait de tout remettre en ordre. Pour la première répétition le chef Christian Ciuca souhaite faire un filage sans trop s’attacher sur les détails musicaux. Premier bilan, deux points sont évidents. Le premier est que certaines œuvres nécessiteront un travail plus approfondi : l’extrait de Carmen « Les voici » à cause des interventions de voix successives, l’air de Aida à cause des coupures spécifiques et l’extrait de Don Carlo pour les mêmes raisons. En effet la musique est au service des chevaux et non l’inverse, ce qui peut être troublant pour le chanteur qui doit s’adapter. Après une seconde répétition à Neuilly nous nous retrouvons à Saumur, tous ensemble à l’Institut Français du Cheval et de l’Equitation pour 6 jours intenses qui se termineront par les 3 concerts de gala.

Quelle semaine ! Des répétitions intenses avec les chevaux pour caler les chants avec les figures. Mais aussi des sorties, visites de caves, restaurants, de quoi progressivement tisser des liens et former un esprit de groupe indispensable à la cohésion globale du chœur.

La qualité des 3 concerts est allée crescendo, les difficultés de la première se sont effacées rapidement pour un final éblouissant. Plusieurs amis se sont déplacés depuis la Bourgogne et m’ont fait le plaisir de partager les avants et après concerts.

Les chevaux sont bien sur les stars des Musicales mais les chœurs ont été à la hauteur grâce au chef Christian Cuica, aux solistes Bénédicte Jorrot et Jean-Baptiste Vrillon, à florence Hennequin violoncelliste et Raphaël Sanchez pianiste et bien sur aux 48 choristes, sans oublier Marie-Cécile Dujon-Davion organisatrice hors-pair.

Je pense que ce sont mes meilleurs sensations en concert à ce jour. les spectateurs ne s’y sont pas trompés en remplissant les 1800 places du grand manège 3 soirs de suite.

Les Musicales se sont terminées par une photo collective avec les écuyers et chevaux du Cadre Noir au grand manège et le cocktail présidé par le colonel Thibaut Valette responsable de l’institut. Le groupe a déjà prévu de se retrouver pour de futurs projets musicaux.

Les Musicales du Cadre Noir

Pour continuer ma vie de chanteur itinérant, j’ai envoyé en ce printemps 2023 ma candidature pour participer au chœur éphémère qui accompagnera cette année les 20,21 et 22 octobre les exhibitions équestres des chevaux du Cadre Noir de Saumur. C’est sur une présentation de chœurs de Carmen que j’ai été sélectionné.

Chanter avec les chevaux cela faisait partie de mes rêves depuis très longtemps. Mon rapport avec les chevaux s’est petit à petit transformé au fil du temps. D’une crainte irraisonnée, je suis passé à une empathie sincère grâce à Quillan De Celan, le célèbre cheval de Secrets d’Histoire qui est devenu mon ami. Hélas il nous à quitté brutalement cet été, laissant son humaine Sabrina dans un profond désarroi.

Nous avons reçu les partitions à travailler avant l’été. Ce sont principalement des chœurs d’Opéras, découpés en fonction des figures exécutées par les chevaux. Nous aurons deux répétition sur Paris puis une semaine à Saumur juste avant les concerts pour monter collectivement le projet sous la direction de Christian Ciuca. Rendez-vous très bientôt sur mes pages Facebook pour suivre ce concert.

CARMEN au Zénith

Après plusieurs séances de répétitions en Chœur, depuis octobre 2022, de mise en scène depuis avril 2023, le mois de juin à été presque entièrement dédié à Carmen. Depuis le samedi précédent le concert jusqu’au dimanche suivant, tous les jours ont donné lieu à des répétitions : orchestre, solistes, danseurs, chœur d’enfants et le soir le chœur adulte consacrait 3 heures après le travail.

Les premiers jours sont difficiles, la mise en scène n’est pas finalisée, mardi pour la première fois l’orchestre est avec nous, 2 actes sont montés, les deux autres le mercredi. Autant dire que personne n’était serein, certains plongés dans le doute voire même dans une forme de blocage.

Dans ces moments on peut se demander comment dans trois jours va-t-on pouvoir présenter cela au public ? Le stress monte et touche les encadrants, provoque parfois des propos qui, la fatigue aidant, dépassent les pensées. Grace à ma petite expérience ( voir mon article de l’an dernier ), je n’ai jamais cru à l’échec, le comportement général était bon et il restait encore un peu de temps. C’est lors de la pré générale que tout s’est mise en place presque sans accroc. le premier filage révélait le sens de notre travail collectif.

Quelques consignes et retouches plus tard la générale du vendredi confirmait que tout était prêt, le chœur était prêt.

Les deux représentations ont été de haute tenue, avec comme toujours quelques imperfections, imperceptibles par le public mais visibles de l’intérieur. Ces petites erreurs que l’on corrige pour la représentation suivante mais qui en génèrent d’autres là où il n’y en avait pas. Le public a été transporté près des remparts de Séville par une fougueuse Carmen et un Don José ivre d’amour et de jalousie. La pauvre Mikaela ne pouvait rien faire pour le sauver.

Notre chœur a parfaitement fonctionné, en plus des chants bien maitrisés, les jeux de scènes ont été très convaincants. La plupart n’avaient jamais connu cette expérience de chœur d’opéra. Grâce au travail de notre chef de Chœur Anass puis de notre metteur en scène Ismaël, nous sommes devenus des acteurs chantants. Nous avons même eu droit à une critique circonstanciée de Forum Opéra https://www.forumopera.com/spectacle/bizet-carmen-dijon/

Pour ne pas se quitter trop brusquement, l’une des sopranes, propriétaire d’un bar, à proposé de nous retrouver ensemble autour d’un verre après la dernière. Quelle belle idée ! On ne se connaissait pas il y a quelques mois, nous sommes devenus une troupe inséparable. Cette expérience va laisser des traces, je suis certain que nous allons bientôt nous retrouver pour de nouveaux et grands projets.

Comment on se retrouve mannequin pour défilé de mode…

La vie est souvent pleine de surprises, elle nous présente à tout moment des évènements imprévus parfois insignifiants, parfois difficiles et toujours à côté de ce qu’on attend de sa journée.

Une amie vend des vêtements de marque Elora et organise en automne et au printemps des présentations de la tendance. Elle m’avait invité à sa dernière présentation et lors du cocktail après le défilé, ma vigilance sans doute un peu fragilisée par l’esprit festif de la soirée m’a laissé dire que la mode était une affaire de femme ( comme c’est misogyne ! ) puisqu’il n’y avait pas de vêtements pour homme.

Piquée au vis, mon amie, me versant une nouvelle coupe m’explique que c’est juste qu’elle n’a pas de mannequin homme, mais que je saurais très bien jouer ce rôle… Un silence ( qui semble être éternel ) puis dans un mélange confus de culpabilité, de prétention et d’inconscience, un « pourquoi pas » m’échappe.

L’alcool est dangereux, au volant bien sûr, mais aussi pour la prise de décision. Le lendemain, je me souvenais vaguement que je m’étais sans doute laissé aller à dire un peu n’importe quoi. Pour mon amie, il en était tout autrement, elle se rappelait parfaitement de mon engagement, devant témoins de surcroit.

Me voilà donc mannequin officiel de la marque Elora, le défilé est prévu le 28 mars, c’est donc la mode de printemps que je présenterai pour la première fois sur le podium devant un public qui sera sans doute surpris de mon nouveau job. Après tout, ça ne doit pas être si différent que d’être figurant devant une caméra et j’avoue que j’éprouve maintenant de l’impatience de présenter la collection homme au public.

38°5 Quai des Orfèvres, l’interview du réalisateur Benjamin Lehrer

JPL : Bonjour Benjamin, merci d’avoir accepté cette interview. Pour les personnes qui ne vous connaissent pas encore, pouvez-vous vous présenter ?

BL : Bonjour. Je suis Benjamin Lehrer, scénariste et réalisateur de la comédie policière 38°5 Quai des Orfèvres. Il s’agit de mon premier film au cinéma. Avant cela, j’ai fait plusieurs courts-métrages (L’autre versant, Cendrillon du pied gauche, etc) et participé à de nombreux programmes de télévision en tant que réalisateur ou scénariste (Les Bonus de Guillaume, Mica & Benj, Conversations secrètes sur Canal+, Parents Mode d’emploi, Secrets d’Histoire sur France Télévision, etc).

JPL : Je connais les réalisations des évocations de Secrets d’histoire, quelle en a été l’origine ?

BL : En fait, les évocations existaient déjà avant que je ne rejoigne Secrets d’Histoire. J’ai eu la chance d’avoir la confiance de Jean-Louis Rémilleux (producteur de Secrets d’Histoire) pour la mise en scène et la réalisation de celles-ci pendant plusieurs années, mais toujours avec le souci et une exigence de qualité et d’une élégance à retrouver à l’image. Ça a été une expérience formidable pour moi de passer d’une époque à une autre avec toujours des personnages plus charismatiques les uns que les autres.

JPL : Pourquoi êtes-vous passé au long métrage ?

BL : C’est un peu la suite logique de tout ce que j’ai fait avant. J’ai toujours souhaité raconter des histoires sur des formats longs (long-métrage ou série).  Ce film m’en a donné l’opportunité. Après, lorsque nous nous sommes interrogés avec mes producteurs (Chabraque Productions & Carré Long Productions), à l’origine du projet, sur l’endroit idéal pour cette histoire; le cinéma semblait l’idéal pour une comédie comme celle là.

JPL : Pourquoi avoir choisi le genre comédie et ce film 38°5 quai des orfèvres ?

J’ai toujours aimé la comédie et plus particulièrement pour la dérision et les univers ou personnages décalés. Après, j’ai eu la chance de débuter mon métier à travers de nombreux programmes de comédie. C’est donc un espace dans lequel je me sens bien. Mais par ailleurs, je suis absolument fan de polar. Réunir les deux me semblait donc évident et m’enthousiasmait vraiment. Parfois la parodie s’attache surtout au détournement de référence cinématographiques et vire à l’enchainement de sketchs. 38°5 quai des Orfèvres compte de nombreuses références et parodies au cinéma ou à l’époque actuelle, mais il y a une véritable intrigue en plus des personnages et des situations décalées. J’y tenais.

JPL : Quel est le sujet du film ?

BL : Un tueur en série, surnommé Le Vers Solitaire pour les alexandrins laissés sur les scènes de crime, sème la terreur. Sous les ordres du commissaire Keller (Didier Bourdon), Clarisse Sterling (Caroline Anglade), une bleue de la brigade criminelle, ne pourra compter que sur son instinct, 200g de chouquettes et les vertus d’un ananas bien placé pour résoudre cette enquête et sauver sa peau.

JPL : Je sais qu’il y a eu des discussions par rapport au titre du film, pouvez-vous nous en dire plus ?

BL : À un moment, il a été question que le film s’intitule 37°2 Quai des Orfèvres, mais il n’y avait aucune référence au film 37°2, ni aucun rapport. Nous sommes donc partis sur 38°5 qui est la température à partir de laquelle on peut consulter un médecin lorsqu’un enfant est malade. C’est plus à propos. Vous le verrez. 🙂

JPL : Quels ont été les critères pour choisir les acteurs ?

BL : Evidemment, il fallait des comédiens avec un sens de la comédie et du rythme qui adhère à la folie de cet univers déjanté. J’ai eu la chance de faire véritables rencontres avec des comédiens formidables. Didier Bourdon et Caroline Anglade ont été incroyable dans leur engagement dans le film et leurs personnages. Mais, j’avoue que ça a été une immense joie pour moi de voir chaque comédien (Yann Papin, Pascal Demolon, Artus, Frederique Bel, Vincent Deniard, Carine Ribert, Thierry Desroses, Jérôme Anger, Philippe Du Janerand… J’ai envie de les citer tous, mais je m’arrête là:) s’emparer de son personnage avec autant d’envie et d’efficacité.

JPL : Comment s’est passée la réalisation de ce film ?

BL : Ça a été un véritable marathon. Nous avions un petit budget et de grandes ambitions. J’ai pu compter sur une incroyable équipe technique et des supers producteurs pour réussir cette aventure.

JPL : Avez-vous rencontré des difficultés lors de ce tournage ?

BL : Mis à part une incursion de la neige sur le tournage en avril et des choix cornéliens en montage, je crois que ça s’est bien passé.

JPL : Pouvez-vous nous citer quelques anecdotes, s’agissant d’une comédie, je suppose qu’il y a eu de nombreux fous rires…

BL : Il y en a eu en effet un bon paquet. Ils allaient souvent de pair avec la fatigue. Vu notre rythme de tournage, c’était souvent lié. Mais pour ne pas perdre la concentration nécessaire à chaque scène, il ne fallait pas trop s’y appesantir et repartir vite. Tout ce que je peux vous dire, c’est que Yann Papin (qui interprète Bénard) a toujours été dans les bons coups. On en a même gardé certains dans le film. 🙂

JPL : Combien de temps cela a pris dans l’ensemble ?

BL : Un peu plus d’un an pour l’écriture, une année entre la mise en production, le tournage et la fin de la post-production. Entre les deux, il y a eu entre deux et trois ans de recherches de financement, mais le COVID était de la partie à ce moment là aussi.

JPL : Qu’est-ce que cela fait d’être sélectionné pour le festival de la comédie de L’Alpe d’Huez ?

BL : Le festival de l’Alpe d’Huez, c’est le rêve pour une comédie. Alors, faire parti de la sélection officielle et en compétition, cest un immense honneur et une très grande joie.

JPL : Allez-vous participer au festival et à des émissions, des promotions à cette occasion ?

BL : Probablement.

JPL : Quels sont vos prochains projets ?

BL : Après l’univers du 36, je ferai bien celui des gangsters. Et puis, j’ai d’autres projets écrits et/ou en cours d’écriture pour la plupart en comédie.

JPL : Merci encore Benjamin de m’avoir accordé cette interview, on vous souhaite un bon festival et un grand succès pour votre premier film.