les solistes de l'opérette

Monsieur de Lamartine est venu diner

Les trois représentations du spectacle au château de Bresse sur Grosne ont eu lieu les 19,20 et 21 août réunissant plus de 1500 spectateurs. Plusieurs mois de préparation et une dernière semaine intensive avec l’ensemble des participants ont permis de présenter un spectacle de grande qualité, comparable à certaines prestations professionnelles de niveau régional voir national.

L’histoire est celle de la famille de Murard qui reçoit le même jour l’inspecteur des monuments historiques venu pour évaluer la possibilité de classement du château de Bresse sur Grosne, une famille d’entrepreneurs en charge de faire traverser la propriété par le chemin de fer et le poète et voisin Alphonse de Lamartine. Si on rajoute la maladie soudaine du cuisinier la situation dégénère rapidement et la cour devient alors un lieu grouillant et bruyant de lavandières, palefreniers, chevaux, enfants et paysans… Jusqu’à l’arrivée du Comte qui invite ses visiteurs à déguster ses meilleurs crus. Le vin c’est bien connu règle tous les problèmes et les affaires s’arrangent donc au mieux. Finis les chemins de fer, le classement du bâtiment peut se faire, il reste à diner et assister avec Monsieur de Lamartine au spectacle de la troupe parisienne en tournée .

L’opérette jouée est le troisième acte de la vie parisienne d’Offenbach avec solistes, chœur et orchestre. L’orchestre de vingt musiciens est placé sous la direction de Stève Pazcek, le chœur et les solistes sont dirigés par Marie-Christine Gacon.

Bobinet le Dandy organise une fête en l’absence des maitres de lieux pour aider son ami Gardefeu à rester en compagnie de la femme du baron de Gondremarck. Tous feront boire le baron plus que de raison. Grâce à la complicité des ses domestiques, ils vont jouer aux personnages du monde avec autant de maladresse que de bonheur.

J’ai l’immense plaisir de jouer Bobinet, devenu un soir amiral à la veste craquée dans le dos. Mes amies et complices, Anne-Marie et Aurore sont respectivement Gabrielle de Saint Amarante et Madame Quimper-Karadec. On compte également Lucas en Général Alcazar de Porto-Rico et Jean-Christophe en Prince de Mancha’bal. Le Baron est joué par Pierre-Louis qui nous vient des chœurs de la Garde républicaine, rien que ça !

L’aventure à commencé en mars quand Marie-Christine notre cheffe de chœur nous à proposé de chanter une partie de la vie parisienne d’Offenbach. Un vrai défi puisqu’avec le même effectif que l’an dernier qui avait chanté des traditionnels de Bourgogne, il fallait chanter et jouer une partition beaucoup plus complexe avec des solistes. Personnellement j’ai déjà chanté Offenbach au conservatoire seul ou avec des chœurs, mais pas avec autant de solos et de texte et avec seulement 5 mois pour tout préparer. Nous avions le choix, entre Prosper, Bobinet, Urbain ou le Baron, rapidement j’ai choisi Bobinet qui se déguise en amiral, c’est celui qui organise la fête, qui lance souvent les airs et fait l’introduction de l’opérette, peut-être pas le plus difficile vocalement mais il y a du travail.

Les premières répétitions se font ensemble avec le chœur puis solistes seuls et enfin avec l’orchestre début juin. En juillet le texte est ajouté et chacun part en vacances pour être en forme avant la semaine du 16 au 21 août qui se termine par trois soirées de spectacle. Finalement peu de répétitions et un travail individuel conséquent.

Un peu perturbé par la pluie le vendredi lors de la dernière générale, la première représentation est d’un bon niveau et le public est ravi. Débriefing le samedi pour que le spectacle du soir soit meilleur que la veille, on m’adresse une remarque sur ma prestation que je n’ai pas comprise, j’avais pourtant le sentiment de n’avoir été pas trop mauvais… J’avoue que j’ai été un peu déstabilisé, comment en 2 heures améliorer ma prestation ? Dans ce genre de situation on a tendance à se remettre en cause et à douter de ses capacités, suis-je allé au delà de mes limites ? Le rôle est-il trop lourd pour moi ? De toute façon il fallait jouer ce soir, il est trop tard pour réagir. Grace à mon expérience j’ai pu retrouver de l’énergie pour délivrer une prestation presqu’aussi bonne que la veille, presque, parce que j’étais tout de même moins à l’aise. J’ai passé une nuit plutôt calme et une matinée à réfléchir, puis des hypothèses sur la suite se sont profilées. La plus probable étant que je serrerai les dents, jouerai la dernière et voilà terminé.

La vie est ainsi faite que ce ne sont pas toujours les hypothèses les plus probables qui se réalisent. En quelques secondes la remarque de la veille est devenue maladresse , mal exprimée et sans importance, picrocholine, aurait dit Rabelais. Dès cet instant tout est redevenu normal, la joie retrouvée, l’envie encore plus forte et le sentiment d’avoir réussi à traverser une épreuve. Ainsi le spectacle du dimanche fut le meilleur des trois pour le public et pour les chanteurs. Pour une fois le lendemain de concert n’était pas triste comme une fin mais restait léger, rempli de musique et d’amitié.

Merci à la vie de procurer des sentiments aussi intenses, Lamartine l’aurait bien mieux formulé que moi mais en tout cas il était là et il a tout vu.

Monsieur De Lamartine vient (diner) ce soir

Après la belle réussite du spectacle au château de Bresse sur Grosne fin août 2021, nous nous étions promis de renouveler l’aventure, eh bien nous revoila en 2022 avec une nouvelle production !

Cette année les chatelains invitent Monsieur De Lamartine, encore un célèbre Bourguignon, pour le diner de la mi-août. Ce diner est un prétexte pour une parodie en musique de la vie des domestiques. Caroline Marre en est la metteuse en scène dans un récit épique, historique et humoristique, elle raconte une soirée où les rôles s’inversent. Les nobles sont priés de quitter le château et laisser les valets et femmes de chambre s’amuser à leurs dépends. Ca ne vous rappelle rien ?

Nous avons déjà commencé les répétitions, il y a beaucoup de travail. Cette fois je serai Chanteur et Comédien, tout ce que j’aime ! Pour l’instant je n’en dirai pas plus, gardons la surprise entière. C’est une très belle occasion de pratiquer le chant avec orchestre en soliste ténor avec du jeu et du texte devant plusieurs centaines de personnes; c’est du trac assuré !

Le spectacle aura lieu dans la cour du château les 19,20 et 21 août à 20h, suivi d’un diner dans l’orangerie sur réservation. La recette servira à la rénovation de la chapelle.

Autant en emportent les siècles

Un spectacle dans un château au mois d’août, avec des comédiens, des figurants, des musiciens, des chanteurs… C’est ce que nous propose Marie-Christine un samedi de printemps lors de l’une de nos rares répétitions de Chants Libres au conservatoire. Connaissant bien Marie-Christine, son sérieux et sa gentillesse, je ne réfléchis pas longtemps avant de donner mon accord. La condition est qu’il n’y ait pas trop de répétitions, mon emploi du temps étant déjà très chargé.

Quelques mois plus tard, fin mai, Marie-Christine nous donne plus de détails et les premiers contacts avec les choristes se font à Jambles, dans l’église pour un chœur d’hommes et le Salve Regina de Cîteaux. Tout de suite les lecteurs attentifs font le lien avec le film Les trois Mousquetaires et ils ont raison puisque c’est cette pièce qui m’a permis d’être retenu pour le tournage !

Les répétitions plus intenses ont lieu fin août, les derniers jours avant le spectacle. La metteuse en scène s’appelle Caroline Marre, jeune et dynamique elle dirige le spectacle d’une main ferme mais avec humour et bienveillance.

Cinq tableaux historiques illustrant la vie du château s’enchaînent encadrés par un prologue et une conclusion. Les cinq cent ans sont parcourus par la Comtesse de Cambis et sa femme de chambre grâce à une machine à remonter le temps. Un univers entre Les Visiteurs et Retour vers le futur qui permet des situations comiques sur un fond de vérité historique.

Au service du spectacle des acteurs professionnels, une quarantaine de figurants, un cavalier, des chevaux, une formation de 7 musiciens et une quinzaine de choristes, de quoi bien animer les 75 minutes de spectacle. Les deux représentations ont connu un joli succès attirant plus de 700 spectateurs.

Chaque acteur a vraiment assuré sa partie au point que l’ensemble était très réussi, c’était très agréable de participer à ce spectacle en tant que choriste. Intervenant dans tous les tableaux, les deux ténors que nous étions avaient fort à faire pour « passer » en plein air, c’est dans ces moments que j’apprécie les cours de chant lyrique, avec la technique on peut tenir sur plusieurs jours sans fatigue.

Un tableau fort apprécié était celui où les moines en cercle ont entonné le Salve Regina entre les deux tribunes de spectateurs, nous étions une douzaine vêtus d’une bure à capuche arrivant et repartant en procession silencieuse, le chant s’est élevé comme un mystère, un voile, résonnant entre les murs du château.

Ces jours passés en commun ont permis de nombreux échanges et des contacts se sont noués au point que de futurs projets sont déjà prévus, comme par exemple refaire un spectacle l’année prochaine, le chœur est sollicité pour des chants de Noël et probablement d’autres dont nous n’avons pas encore conscience. Alors sans doute à très bientôt !