NOVEMBRE

Nouveau tournage sur Paris cette fin juillet, dans un film de Cédric Jimenez avec Jean Dujardin et Sandrine Kiberlain. Ce film est le récit des attentats tragiques de novembre 2015, un hommage aux victimes du terrorisme.

Pour cette scène d’action le périphérique de Paris est bloqué du quai d’Issy à la porte d’Auteuil car nous allons passer la nuit à régler les cascades d’une course poursuite avec la police.

Je suis cette fois avec mon véhicule KIA sportage au cœur de l’action, numéro 76 sur la deuxième file. Nous avons des consignes de sécurité très précises à respecter : vitesse, distance, timing… De 22h à 5h les prises vont se succéder au rythme des sirènes et des gyrophares.

L’arrivée des figurants véhiculés se fait à partir de 18h30, j’arrive en avance et me gare en vingtième position; 2 heures plus tard le parking déborde d’une centaine de berlines, coupés, cabriolets, monospaces, pick-up et autres SUV; un point commun: la couleur sombre. Après un long briefing très détaillé sur les opérations futures et le visionnage du parcours de jour et de nuit par le responsable des cascades, Cédric Jimenez nous confirme le contexte et l’importance de la scène. Le repas est servi dans la cantine du lycée Jean de la Fontaine qui nous accueille.

De nombreux participants se connaissent déjà, ayant à leur actif plusieurs tournages avec leur véhicules, pour ma part je retrouve avec plaisir deux députés figurants de Le tigre et le président.

Vers 22h, après une sortie périlleuse et néanmoins ordonnée du parking, nous nous dirigeons par équipe ( une par file ) vers le quai d’Issy en remontant à contre-sens le périphérique privatisé. Là, les véhicules sont disposés à la place prévue; ordre, distance, consignes, talkies-walkies allumés sur canal 1. Une heure plus tard la première scène va pouvoir être tournée.

L’action se déroule donc sur le périphérique, deux véhicules de police, vraisemblablement des berlines de commissaires, équipées de feux de pénétration remonte un flot de circulation dense se frayant un chemin entre les troisième et quatrième file à coup de sirène et d’appel de phares. Leur vitesse est le double de la nôtre, elles avancent vite et l’une d’elle s’échappe par la porte d’Auteuil en coupant toutes les files. Cette action qui dure à peine deux minutes est filmée par le Russian arm: un Porche Cayenne équipé d’une caméra articulée au bout d’un bras télescopique donnant l’impression d’être au ras du bitume ou à 5 m, devant, derrière à côté ou à la place du véhicule de police.

14 prises seront nécessaires pour la réalisation de la séquence, des cascadeurs placés dans les files jouent des événements de la circulation pour rendre encore plus réelle la poursuite. Je suis impressionné par ce ballet mobile réglé comme le lac des cygnes, la technique aidant cela donnera une cascade de grande qualité sur grand écran.

A l’aube, il est 5 heures et Paris s’éveille, le rideau tombe et on quitte la scène sans incident, chacun va maintenant rentré chez lui, fatigué mais les yeux encore écarquillés d’avoir joué toute la nuit sous le regard de la tour Eiffel.